Forst
est un portrait. Le documentaire parle d'une forêt
profonde située au milieu de l'Europe, au-delà de toute urbanité et
civilisation, qui abrite une communauté de bannis - un monde d'echoués.
Un contrôle
aussi total que subtil s'applique de ne le laisser émerger dans notre réalité
pour y causer des troubles. Dans Forst, les bannis proclament leur
vérité et racontent l'histoire de leur émancipation. Ils se rendent
compte, peu à peu, de leur identité de réfugiés et ils se mettent à
forger le plan de leur libération.
« …Perturbant
et troublant, Forst pose plus de questions sur son sujet qu'il en
veut donner de réponses: le film reste impassible et ambigu, obcsur et
non-instructif, mythique et monolithique. Forst ne cherche ni les négociations
ni le dialogue. Il n'est pas reflexif du tout, il refuse de mettre en
question sa propre position ou son message. Le spectateur, quant à lui,
cherche en vain des points de repère d'authenticité. Au contraire, le
film le laisse se retrouver seul et bouleversé par un sentiment troublant
d'impuissance et de contradiction… Ainsi, Forst provoque le doute
de la vérité: celle du film, inébranlable, d'un côté et celle du
monde du spectateur de l'autre côté. Au pire, le spectateur
s’offusquera du message du film et prendra une position défensive, au
mieux, il se soumettra au doute productive de soi-meme… Forst est
un film in-documentaire et, dans ce sens, utopique. Il nous montre des
images d'un front de combat, du combat pour la réalité. Le regard des
multiples narrateurs du film affronte celui des spectateurs de manière
provocatrice, présomptive et agressive… » Amon Brandt |